Il est presque impossible que tu n’aies pas entendu parler de la cérémonie des Oscars de cette année.
Durant cette cérémonie, Will Smith a attiré l’attention par deux fois. Je passerai sous silence sa première intervention. Concentrons-nous sur sa récompense pour sa performance dans le rôle de Richard Williams. Rôle phare dans le film de Reinaldo Marcus Green, La méthode Williams.
Alors après ma critique sur Eiffel, je te propose de te partager mon ressenti sur ce nouveau biopic.
Celui-ci retrace l’entraînement qu’ont reçu Venus et Serena Williams de leur père avant qu’elles ne deviennent de véritables légendes humaines.
Ouverture du match
Débutons par une petite mise en situation.
L’histoire nous ramène donc à l’adolescence de Venus et Serena Williams jusqu’au début de leur ascension.
Nous voici projeté dans le début des années 90, à Crompton, banlieue de Los Angeles.
On y retrouve un père de famille qui entraîne ses deux filles sur un terrain de tennis local.
En effet, Richard Williams a imaginé un plan avant la naissance de ses deux filles, Venus et Serena. Ce plan a pour objectif qu’elles deviennent les plus grandes championnes de tennis que le monde n’ait jamais connu.
Avec le soutien de sa femme, Richard va entraîner ses filles contre vents et marées. Il leur inculquera aussi des valeurs justes, honnêtes et préservera au maximum leur innocence.
Cependant, Venus et Serena ne seront pas au bout de leurs peines. En effet, l’entraînement exigé par leur père est loin d’être une promenade de santé. Ce style de vie n’est pas synonyme d’une vie d’adolescente classique.
Enfin, sache que si tu n’es pas calé dans ce domaine sportif, tu n’as aucune inquiétude à avoir. Tu pourras quand même apprécier à sa juste valeur ce long métrage. Je peux te confirmer ces dires car je ne suis moi-même pas des plus informées dans ce domaine. Cependant, cela ne m’a aucunement perturbée.
Coup gagnant pour la réalisation
L’histoire se déroule dans les années 90, époque représentée à la perfection. En effet, les décors, les costumes ou encore l’ambiance, nous transportent directement dans ces années transitoires entre le 20ème et le 21ème siècle.
De plus, les jeux d’acteurs des différents protagonistes ajoutent une sincérité supplémentaire à ce récit. En effet, Will Smith nous livre une prestation très complète dans le rôle de Richard Williams. L’acteur nous montre un père de famille dévoué, dur, mais honnête. Il ne laissera personne se mettre en travers du futur succès de ses filles. Il nous laisse entrevoir un homme avec des méthodes d’éducation qui peuvent être controversées, mais qui feront la force de ces championnes en devenir.
Aunjanue Ellis, de son côté, mérite que l’on salue sa performance dans le rôle de la mère. On peut observer son dévouement envers ses filles mais aussi envers toute sa famille. Une femme forte et pleine de caractère qui force le respect.
Et ne parlons pas des deux jeunes actrices Saniyya Sidney et Demi Singleton. Celles-ci jouent respectivement les rôles de Venus et Serena Williams. Ces deux jeunes actrices nous envoûtent et nous touchent dans leurs représentations de ces deux sœurs qui vont progressivement s’élever en tant que monuments dans le domaine du tennis.
Jon Bernthal, quant à lui, nous fournit une superbe prestation dans son rôle de coach, dans lequel il fait cohabiter plaisir du jeu et plaisir de gagner.
Enfin, les scènes de matchs, bien que distillées par petites touches, sont palpitantes. Par exemple, l’issue du match qui oppose Venus Williams à Arantxa Sanchez Vicario, la n°1 mondiale, n’est pas si évident à déterminer. Nous passons par différentes phases au cours de leur affrontement. Nous vivons les différents échanges comme si nous étions dans les gradins, au plus près du match. La musique de son côté suit nos émotions et joue, elle aussi, au montage russe.
Set d’or pour la bande originale
C’est Kris Bowers qui est à l’origine de la bande originale de ce film. Celle-ci permet de rythmer avec justesse les 138 minutes du film.
Bien qu’ayant apprécié toutes les musiques du film, ce sont celles qui ont accompagné les différentes scènes de match qui m’ont les plus conquises.
En effet, celles-ci ont permis d’apporter une dynamique supplémentaire. Les matchs, déjà relativement passionnants, se sont élevés à un tout autre niveau grâce à cette bande son, qui rythmait à merveille les différents coups de balles des adversaires.
Balle de match ?
Les biopics ont une réputation d’histoires vraies, mais légèrement romancées ou encore édulcorées. Alors qu’en est-il pour La méthode Williams ? Voici quelques petites anecdotes et informations qui te permettront de répondre à la question !
L’appât du gain
Durant le film, on nous informe que Richard Williams a écrit son plan bien avant la naissance de Venus et Serena.
Cependant, ce que l’on ne nous apprend pas c’est la raison qui l’a poussé à créer cette méthode d’entraînement.
Cette raison, il l’a lui-même expliqué dans son roman Black and White : The Way I See It, paru en 2014. L’idée lui est donc venu après avoir vu, à la télévision, une femme recevoir la somme de 40 000 $ pour avoir remporté un tournoi de tennis.
Il s’est donc mis à rêver d’avoir deux filles qui joueraient au tennis. Celles-ci enchaîneraient les victoires. Et les gains associés à ces victoires en seraient que plus importantes.
Un environnement dangereux mais voulu
On peut observer durant le film que la famille Williams habitait à Compton. Banlieu de Los Angeles relativement mal fréquentée.
Les scènes où Richard Williams se fait malmener par des jeunes du quartier, mettent bien en évidence cet aspect de la ville.
Richard Williams a délibérement choisi de vivre dans ces quartiers chauds. En effet, durant l’écriture de son plan d’entraînement, il s’est renseigné sur les lieux et environnements propices à créer des vainqueurs et des champions.
Il s’est avéré que les villes mal fréquentées ou les ghettos étaient ce genre d’endroit. À l’image de Mohammed Ali qui vivait à Louisville dans le Kentucky et qui subissait la ségrégation raciale ou encore de Malcolm X qui, pour sa part, résidait à Lansing, capitale de l’Etat du Michigan, où là encore les tensions et agressions étaient nombreuses.
Ce genre d’environnement forge le caractère et la personnalité, ce qui permet de démarrer avec un avantage psychologique sur ses adversaires.
C’est donc pour cela qu’après la naissance de Venus et Serena, la famille quitte leur domicile situé dans le quartier de Long Beach (quartier plutôt huppé), pour s’installer là-bas.
Les services sociaux réellement contactés
La scène où les services sociaux font irruption dans la vie de la famille n’est malheureusement pas une invention pour nous émouvoir. Cette rencontre a véritablement existé.
Les entraînements étaient réalisés le matin avant l’école, le soir après l’école et le week-end. En clair, tous les jours et peu importait le temps. Cela a engendré une certaine méfiance de la part d’une de leur voisine qui n’a pas hésité à contacter les services sociaux.
Un entraînement dirigé par leur père mais pas que…
La mère de Venus et Serena, bien que moins mise en lumière dans le film, était tout aussi impliquée dans les entraînements.
Il faut savoir que Oracene Price était une entraîneuse de tennis professionnelle.
Elle se joindra donc à son mari pour entraîner leurs filles. Celle-ci les a notamment aidées à développer les aspects techniques de leur jeu.
Elle tenait également la place de pilier dans la famille.
Les sœurs Williams totalement dévouées à leurs parents
Enfin, au cours de leurs différentes interviews, on peut constater que Venus et Serena sont totalement reconnaissantes et admiratrices, que ce soit de leur père comme de leur mère.
À la fin de la projection, elles étaient réellement conquises par cette réalisation qui mettait en avant leur père, qui a été, plus d’une fois, critiqué pour ses entraînements sévères.
Elles ont donc accepté avec plaisir d’intégrer le film en tant que productrices déléguées.
C’est un élément à souligner, car la réalisation d’un biopic est majoritairement synonyme de conflit entre la production et la famille concernée et les éloges sont rarement au rendez-vous.
Jeu, set et match
La méthode Williams nous permet donc d’avoir une vision un peu plus complète de l’éducation de Venus et Serena Williams. Il n’y a absolument pas besoin d’être passionné de tennis pour être transporté par ce film. Notamment grâce aux jeux des différents acteurs ou par son contenu et ses diverses musiques dynamiques.
Personnellement, je trouve que ce film est un peu comme une leçon de vie. Il nous montre que par la force de nos convictions et de nos envies, nous pouvons réussir à atteindre nos objectifs, nos rêves. Il suffit juste de croire en nous et en nos capacités, afin de briller et de toucher les étoiles.
Enfin si les biopics en lien avec le monde sportif t’intéressent, je t’invite fortement à aller visionner Le Mans 66, film de James Mangold avec Matt Damon et Christian Bale. Celui-ci retrace l’histoire vraie de la bataille automobile acharnée entre les écuries Ford et Ferrari lors de la compétition du Mans de 1966.
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