L’Inconnue de la Seine, le nouveau coup de génie signé Guillaume Musso

Dans un autre registre que la chambre des Merveilles, retour sur un roman à la fois palpitant, profond, émotionnel et poétique : L’Inconnue de la Seine. Guillaume Musso regroupe avec habileté les caractéristiques policières et lyriques du genre. Une intrigue complexe, mais durant laquelle les réponses subtilement apparaissent au lecteur. Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir le dernier livre de l’auteur à succès.


La couverture du livre – L’inconnue de la Seine, Calmann Lévy, 2021

Une narration astucieusement entremêlée

Aux allures de récit policier, nous découvrons une inspectrice qui, suite à ses recherches, se retrouve face à quelque chose de plus ancien. Roxanne se retrouve, effectivement, contrainte à emprunter des chemins détournés pour arriver à ses fins. Ses nombreuses rencontres, parfois avec des icônes oubliées, la conduiront un peu partout en France. Lors de ce périple, elle devra se replonger dans des mystères non élucidés jusqu’à présent. 

Habitué des grandes villes dans ses écrits, Guillaume Musso nous propulse encore une fois dans un haut-lieu réputé à l’international : Paris. Nous sommes plongés dans le roman par le biais du personnage de Roxane Montchrestien, une policière expérimentée d’une trentaine d’années qui vient tout juste d’essuyer une sanction disciplinaire. Au début du roman, une affaire lui tombe dessus alors qu’elle vient d’être mutée dans une branche désaffectée des services de police, le BANC (Bureau des Affaires Non Conventionnelles). En effet, un seul autre ex-policier de renom – Marc Batailley – avait autrefois fait ses preuves dans la Brigade Criminelle.

L’intrigue, se déroulant du 21 au 25 décembre, a beau ne durer qu’une semaine, elle semble d’une durée interminable tant les découvertes que Roxanne va faire sont nombreuses.

Iconographie d’un satyre – L’inconnue de la Seine, Calmann Lévy, p.185

Des personnages aussi intrigants que riches d’histoire

Au coeur de l’histoire, des rebondissements

Photographie fictive tirée du roman représentant l’île des Karadec – L’inconnue de la Seine, Calmann Lévy, p.400


Un succès littéraire, psychologique, historique et émotionnel

Ici, deux idées résument la conciliation entre le fond et la forme. L’immersion du lecteur d’une part, (ici majoritairement français). On retrouve des lieux et une époque proches de nous. En effet, le récit se déroule en grande partie à Paris et fin décembre 2020. D’autre part, la dimension historique et contemporaine, ici subtilement entremêlées, est un réel plaisir à la lecture. Les flashbacks du récit dans les réelles cultures antiques. Ainsi, ce sont sur ces deux points que je vous propose de porter votre intérêt.

Un cadre proche du réel

En tant que lecteur, vous ne pouvez qu’être captivé par un décor que vous et moi connaissons, ne serait-ce que de nom et auquel il est très simple de se rattacher. Les Parisiens qui nous lisent, peut-être, ne pourront dire le contraire. Comment ne pas être interpellé par un paysage urbain comme bucolique bien français ? À vrai dire lors de certains passages où les protagonistes défilent sur les pavés des boulevards du centre-ville parisien, je m’imaginais facilement à leur place. Et c’est là-dessus que Guillaume Musso a très certainement joué la carte du « tableau citadin reconnaissable ».

En outre, le fait d’une absence partielle de questionnements sociaux et politiques dans ce cadre permet au lecteur de se rapprocher intimement des lieux. Partielle, puisqu’en réalité, au travers du personnage de Roxanne, l’auteur évoque les ressentis d’une policière. Est-ce un point de vue personnel de l’écrivain sur les violences à l’encontre des policiers où simplement une vision fictive pour appuyer le caractère profond de l’inspectrice ? Par ailleurs, le paysage plus sauvage et naturel, arbore à la fois un moyen d’évasion pour le lecteur. Cela apporte également une facilité pour se remémorer un lieu qu’il a surement déjà visité hors de la ville. L’Inconnu de la Seine transporte effectivement à travers la campagne, jusqu’aux côtes bretonnes, en passant par la côte méditerranéenne. 

Buste (probablement Dionysos) – L’inconnue de la Seine, Calmann Lévy, p.169

Une narration recherchée, aux influences historiques et temporelles

La présence historique et l’échelle temporelle de L’inconnue de la Seine de Guillaume Musso joue également sa part dans la réussite de l’ouvrage. Dès lors que le lecteur est immergé dans une suite de rebondissements, de réponses inattendues, le récit devient tout de suite plus attrayant. Cela est appuyé, notamment, par les flashbacks. Certes, la culture historique suit, ici, la narration en se concentrant plus spécifiquement sur une culture divine antique, mais l’idée n’en est pas moins atypique. Entre autres, au sein du roman, sont dispersées plusieurs photographies ou iconographies en lien avec la culture antique. On se plonge encore un peu plus le lecteur dans l’univers de l’auteur.

De plus, ce qui permet aux personnages de s’inscrire d’autant plus dans le cœur du lecteur ce sont bien les retours fréquents à leurs vies passées. Ainsi, le rôle de la time-line reste comme dans d’autres ouvrages de Guillaume Musso tel que L’Appel de l’Ange, un pivot entre récit et lecteur ; les événements sont tous intimement liés et les protagonistes singulièrement offerts à la lecture. 


En conclusion, si vous êtes amateurs d’Antiquité ou de thriller français, il ne me reste plus qu’à vous recommander la lecture de L’Inconnue de la Seine, en compagnie d’un petit thé et d’une bonne crêpe. Et surtout, bonne année 2022 en littérature !

Un article écrit par :

Plus de publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *