Aller au cinéma pour écouter, plus que pour regarder. C’est le pari lancé par Yann Golzan avec son film Boîte noire. On retrouve en tête d’affiche, Pierre Niney dans le rôle d‘un analyste. On suit ce personnage tout au long de l’enquête d’un crash aérien.
Il m’est venu aux oreilles qu’un excellent thriller portant sur un crash d’avion est toujours à l’affiche à Limoges, au Cinéma Grand Ecran Centre.
Le soleil n’est plus au rendez-vous. Alors pourquoi ne pas aller faire un tour dans une salle de cinéma pour visionner ce superbe film qui te tiendra en haleine jusqu’à la fin ?
Survol de l’histoire
Sorti début septembre, le film de Yann Golzan, intitulé Boîte noire, nous plonge dans une enquête menée par le BEA (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile). L’enquête fait suite à un crash d’avion sans précédent dans lequel aucun survivant n’est à déclarer.
Les seuls éléments de l’enquête sont au nombre de deux. Les restes de l’avion et la boîte noire qui ne semble pas des plus exploitables. En effet, le son est peu audible.
Nous suivons donc Mathieu Vasseur, technicien analyste du BEA. Ce dernier a pour mission de décrypter cette fameuse boîte noire, afin de déterminer ce qui a causé le crash du vol Dubaï-Paris.
Erreur humaine, acte terroriste, défaillance de l’appareil, toutes les pistes sont à envisager.
Le son au cœur du film
Si tu ne l’as pas encore compris, l’audition est au cœur de l’intrigue. Tout d’abord avec le thème de l’histoire et tous les enregistrements à analyser. D’une autre part, il y a Mathieu Vasseur, l’oreille fine du film, atteint d’hyperacousie. Pour finir, la BO remplit son rôle à la perfection, alternant entre musique palpitante et silence. Cette dernière est signée Philippe Rombi, également le compositeur de la BO de Jeux d’enfants.
Une tension qui monte crescendo
Nous faisons donc la connaissance de Mathieu Vasseur, jeune analyste au talent confirmé. Il se voit propulsé aux commandes de l’enquête, quand son supérieur disparaît mystérieusement.
Pierre Niney est excellent dans son rôle et nous arrivons rapidement à cerner le personnage. Brillant dans son travail, mais peu à l’aise en société. Cela se confirme lors d’une scène dans laquelle il doit interagir avec un membre de la famille d’une des victimes. En effet, lors de l’entretien, on peut clairement ressentir le malaise entre les deux protagonistes mais aussi le manque d’empathie de Mathieu.
Durant les 2h de film, nous observons comment Mathieu, dans sa recherche des évènements, perd peu à peu le contrôle de la situation et sombre au fur et à mesure dans la paranoïa. Et il nous entraîne avec lui. Nous alternons entre phase de confiance et de désillusion. Ses conclusions étant souvent remises en question. Ce schéma se reproduit plusieurs fois au cours du film.
Nous pouvons observer cette descente aux enfers par le biais de l’attitude et de l’esthétique de Mathieu. En effet, le personnage du début porte un costume, a une coiffure soignée et un regard posé. Cela change au fur et à mesure de l’histoire. Le costume est remplacé par une chemise froissée puis par un pull classique. Les cheveux sont quant à eux, ébouriffés, le regard devient désespéré presque fou et ses gestes, posés du début, deviennent désordonnés, brusques.
Durant cette période, l’amitié qu’il entretient avec son ami de longue date, Xavier Renaud (incarné par Sébastien Pouderoux), est remise en question.
Mathieu détériore aussi sa relation avec sa femme Noémie (interprété par Lou de Laâge). Il va jusqu’à la soupçonner et utiliser sa position pour arriver à ses fins.
Noémie, quant à elle, bien que peu exploitée, semble être une femme forte, à hautes responsabilités, fort appréciée et à l’aise en société. Ce caractère apporte un contraste avec celui de Mathieu.
L’importance de la couleur
Concernant les images du film, celles-ci sont essentiellement dans les tons gris. Cela permet à Yann Golzan de nous plonger dans une atmosphère palpitante. Il réussi dans le même temps à mettre l’accent sur les boîtes noires, en faisant ressortir de l’écran, l’enveloppe de protection orange vif de ces dernières. Boîtes que l’on voit régulièrement dans les bureaux de la BEA, objet de décoration dispersés ici et là.
Mon avis : De légères turbulences mais un atterrissage réussi
L’histoire est d’une part intéressante par le fait qu’elle met en lumière un métier peu connu du public, ce qui est culturellement enrichissant. D’autre part, nous sommes happés par l’enquête et ses différents rebondissements. Nous souhaitons tout autant que Mathieu qu’il résolve ce mystérieux crash. Je me suis même surprise à fermer les yeux dans le but de me concentrer sur le son qui nous est offert afin de saisir le moindre indice auditif qui pourrait aider dans la résolution de l’enquête.
La prise de vue, avec les plans souvent rapprochés sur les personnages, particulièrement sur Mathieu, permettent une certaine immersion, presque une forme d’intimité entre lui et nous. Cela nous plonge encore davantage dans l’intrigue.
L’élément qui m’a le plus déçu est l’enquête, ou devrais-je dire, l’absence d’enquête, sur la mystérieuse disparition de Victor Pollock (c’est l’acteur Olivier Rabourdin qui lui prête ses traits), le supérieur direct de Mathieu. En effet, on nous informe que la disparition a été signalée aux autorités et qu’une enquête est ouverte.
Cependant, Mathieu, durant sa quête de la vérité, va se rendre au domicile du disparu et là c’est l’incompréhension. La maison ne présente aucun signe de mise sous scellé, la carte mémoire de la caméra de la voiture se trouve sagement à sa place. En bref, l’enquête semble inexistante.
En somme, l’intrigue est bien menée, les longueurs et fausses notes rares, le héros authentique et captivant et la BO d’une justesse sans pareil.
J’espère que mon analyse t’a donné envie de découvrir le film et je serais heureuse d’avoir ton ressenti, alors n’hésite pas à laisser un commentaire avec tes impressions.
Le savais-tu ?
Si ce film te plaît, alors je te conseille d’aller visionner Le chant du loup d’Antonin Baudry. Tu quitteras les aires de Boîte noire pour plonger dans les profondeurs océaniques. C’est un thriller dramatique sur fond de guerre, aux critiques controversées.
Personnellement j’en garde un bon souvenir, et toi qu’en penseras-tu ?
Va-t’en faire ta propre opinion, monte à bord du sous-marin et tends l’oreille !
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