Le Cinéma français nous a offert ces dernières années, son lot de comédies de bancs d’écoles. Des films plus ou moins politiquement correctes entre Les Profs, Le Petit Nicolas , Ducobu ou La vie scolaire. Le nouveau film de Noémie Saglio vaut bien la peine de cocher la case « Grand Ecran » dans nos petits agendas ! Aujourd’hui, nous allons vous parler de parents d’élèves.
Parents d’élèves, Noémie Saglio, France, 1h29
Genre : Comédie romantique

Et c’est plutôt une bonne surprise que je découvre là, projeté sur le mur blanc, en fin de journée. Le film de Noémie Saglio nous embarque dans le monde tumultueux et sans répit des… parents d’élèves ! Oui vous savez, ceux qui viennent aux réunions parents-professeurs. Ces mêmes qui vous ont mis la pression de votre vie devant la maitresse ou le maitre ! Il n’était alors plus possible de masquer votre honteux 4/10 en orthographe !
Le Bonheur retrouvé des comédies de bancs d’écoles….
Le cinémascope – qui doit avoir quelques raideurs depuis le temps – s’enclenche et nous projette son lot de publicités bien locales et son traditionnel carton d’annonce Grand Ecran, ainsi que sa mascotte à la pioche boomerang, Jean Mineur. On découvre Vincent (Vincent Dedienne), un trentenaire rocambolesque et pas toujours très mature, engagé comme baby sitter du jeune Bart alors en classe de CM1-B, né d’un père inconnu. Sa mère, Elise (Anne Charrier) alors débordée par sa profession, n’est ni en mesure de l’amener à l’école, ni de l’aider à faire ses devoirs.
Un jour, la mère de Bart, ne pouvant se rendre à une réunion parents-élèves à 14h30, mandate en urgence Vincent pour qu’il y aille à sa place. Pour avoir l’air plus « cool » auprès de ses camarades, Bart demande à Vincent de se faire passer pour son père. Situation qu’il va accepter, pour pouvoir se rapprocher de madame Portel, la maitresse de Bart qu’il convoite. S’enchaîne alors une série de situations cocasses et de quiproquos pour notre plus grand plaisir.

Une distribution potache qui ne fait jamais tache

Et ce plaisir se mesure par un des atouts majeurs du film : ses acteurs ! La chanteuse Camélia Jordana incarne Nora Portel, une maitresse d’école prévenante et souriante, qui tente tant bien que mal de satisfaire toutes les requêtes des parents d’élèves pour leurs chérubins.
Après le succès de son dernier album Facile x fragile, la jeune interprète de 28 ans, qu’on connait surtout pour « Non Non Non (écouter Barbara) » et « Fragile », revient pour nous réjouir à nouveau de ses talents d’actrice. Nous pouvions déjà constater son véritable potentiel dans Le Brio en 2017, donnant la réplique à Daniel Auteuil. Ici, elle campe une maitresse crédible et humaine, dans cette comédie potache, mais jamais trop vulgaire. Il est même étonnant de voir comment au fil des scènes, elle arrive à trouver la justesse d’interprétation, sans jamais tomber dans la caricature à la Ducobu. On sent toute l’empathie qu’elle peut ressentir pour ses jeunes têtes blondes au milieu des crayons et des cartables.
En effet, l’autre point fort du film, c’est bel est bien ses enfants. Loin des clichés des petits monstres insupportables de bac à sable, l’histoire d’amour secondaire entre Bart (Oscar Poleau) et la fille de la maitresse, Juliette (Billie Bataille), permet de s’attacher à ces jeunes pousses (pas si) innocentes. Certains enfants semblent même avoir des aptitudes naissantes pour l’exercice de la caméra.

Le difficile sujet de la mono-parentalité…
Du long de ses 1h29, le film, assez bien rythmé, nous offre pas mal de situations drolatiques comme en forêt ou à la piscine, où ce ne sont pas forcément les plus petits qui font le plus de bêtises. Et le tandem Dedienne/Jordana fonctionne plutôt bien, avec son lot de guimauve propre au genre, jamais écœurant pour autant.
On notera aussi la performance des seconds rôles, comme celui de Samir Guesmi, en père chauvin et pas subtilement misogyne, ou encore celui de Alix Poisson, vraie meneuse du comité Parents-d’élèves qui donnera du fil à retordre à Vincent, pour préserver sa mascarade de départ.
Même si le film pâtît de quelques gags un peu crasses, et que l’imbroglio s’essouffle parfois, la réalisatrice, Noémie Soglio, nous introduit avec douceur le lourd sujet de la paternité, voire de la mono-parentalité. En effet, on apprendra plus tard, que madame Portel élève aussi sa fille Juliette seule. Une réalité bien connue en France, puisque près de 4 millions d’enfants vivent sous le toit d’un seul parent. Par choix ou par nécessité, cette situation s’avère souvent difficile pour le parent concerné. Une situation qui est plutôt bien retransmise dans le film sous 3 points de vue ; La mère de Bart, Vincent et Madame Portel. Jamais le film n’ira dans le pathos ou le sentimentalisme gnan-gnan, et Noémie Soglio restera à une distance raisonnable de sa problématique tout au long du film. Après tout, on est venu chercher du rire, pas des larmes.

Vincent Dedienne assure la facture humour du métrage sans en faire des tonnes. Enfin…un peu quand même pour qu’on comprenne qu’il a vraiment un grooooos faible pour madame Portel. Pour la comprendre et mieux la séduire, Vincent se met à lire du Françoise Dolteau, ou encore à apprendre le codage pour bâtir un site internet pour les parents d’élèves. Le film prend un peu plus de risques vers la fin, en tentant la critique sociale, lorsqu’il est question de fermer une classe, suite à un manque d’effectif d’élèves dans cette école primaire du 12ème arrondissement de Paris.

Si vous appréciez les Rom-com de bancs d’école, vous ne serez pas déçus, devant ce divertissement très familial. A mi chemin entre Les Blagues de Toto et Le Petit Nicolas, et un cran plus politiquement correct que le loufoque Les Profs de Pierre François Martin-Laval. Certes, Parents d’élèves n’est pas la comédie A++ sur l’Education Nationale, mais vous ressortirez de la salle avec ce doux souvenir de vos premiers cartables à roulettes, et de votre premier baiser, en cachette sous le préau….

Un article écrit par :
Très réactif et surbooké actuellement, je suis le rédacteur-en-chef du média. En ce moment, Mercure rétrograde, on arrête pas de le dire, il n'y a plus de saisons ma bonne dame !