Le groupe de Franck Carter and the Rattlesnakes

Frank Carter, ou le duo endiablé punk-rock

Bonjour, je reviens vous jouer un mauvais tour ! Bon, en fait, pas tellement. J’aimerais vous présenter un groupe qui me tient à cœur.  D’ailleurs, je finalise l’article avec mon nouveau casque et notre découverte du jour. Est-ce que vous connaissez Frank Carter and the Rattlesnakes ? Non ? Et bien, vous dormirez avec un nouveau bout de bonheur ce soir.


Qui sont-ils ?

Originaire d’Hemel Hempstead, proche de Londres, Frank Carter décide de monter un projet personnel en partant du dernier groupe en date dans lequel il ne se retrouvait plus. Habillé de tatouages qu’il considère comme une extension de ce qu’il est au plus profond de lui, il ne peut pas se passer de la scène, lieu cathartique pour vider tout ce qu’il porte en lui. D’ailleurs, il n’a pu se contraindre à arrêter le salon de tatouage dans lequel il travaillait afin de créer cette jolie bande.

Il fait alors appel à un de ses amis, Dean Richardson, afin de monter un projet personnel. Il rencontre Dean en 2010 pour lui demander de l’aide graphique sur un montage de site web. Ce dernier lui demande de le payer en tatouages. Vers 2013, ils commencent à jouer et à composer ensemble. Les « rattlesnakes » qui les accompagnent sont des amis proches, ils sont musiciens et on retrouve leur bassiste Tom Barclay.

D’accord, mais que jouent-ils ?

Le groupe a plusieurs influences entre punk rock, alternative et indie rock. Un mélange entre l’énergie du punk et des mélodies plus douces.

Aujourd’hui, ils tournent partout dans le monde comme à la Brixton Academy, au Festival de Glastonbury, au Download, au Hellfest ou aux Eurockéennes. Dans tous les cas, en France comme Angleterre, ce sont des gens de tout horizon qui viennent les voir.

Ils ont joué avec des groupes comme Foo Fighters ou Prophet of Rage. Dans leur dernier album, ils ont collaboré avec Tom Morello de Rage against The Machine dans des chansons comme Tyrant Lyzard King. D’ailleurs, le chanteur a chanté pour son album Solo Atlas Underground.

Quelle est leur évolution musicale ?

En 2015, ils sortent leur premier album Blossom qui est bien punk. Ce dernier traîte de la perte, de la tristesse, du deuil et du fait de ne pas savoir quoi faire de tout ce ressenti. En effet, le chanteur perd son père à peu près au même moment qu’il devient lui même père.

En 2017, ils composent Modern Rust, plus à tendance pop/indie. Cet album évoque la destruction des repères que l’on connaissait, la ruine et un certain nihilisme. Il y a un contraste certain entre l’ambiance dark, les sentiments exprimés refoulés et la pochette de l’album. Lors de cet album, ils touchent le burn out car, victimes de leur succès, ils tournent sans arrêt.

En 2019, Ils proposent End of Suffering, album vacillant entre le pop rock, le punk rock et le rock garage. Il est beaucoup plus abouti tant au niveau de la production qu’à travers la musique. De plus, il est réalisé en seulement 6 mois. Le terme provient du bouddhisme et évoque l’illumination. Il y a une volonté de montrer leurs diverses influences et de faire quelques choses de plus personnel.

Un top 3 ?

Alors, le choix est très dur, on ne va pas se mentir. Mais pour plus d’égalité, je vais piocher une chanson par album.

Beautiful Death

Commençons par Beautiful Death de l’album Blossom. Cette chanson, elle me prend aux tripes. Elle parle de la perte de quelqu’un qu’on a aimé plus que tout (« I hope you can see us//From your castle in the clouds ») et qu’on souhaiterait revoir, ne serait-ce que 10 minutes. (« I can feel you fading // And it’s ruining my soul //Just stay with me // I don’t want to be alone). Elle évoque aussi nos regrets, nos non-dits que l’on ne pourra plus jamais dire. (And I’m sorry I can’t tell you // That I love you anymore // Or that I care about you more now // Than I ever did before ).

L’album Blossom, sortie en août 2015.

Thunder

L’album Modern Ruins, sortie en janvier 2017

Poursuivons avec Thunder de l’album Modern Ruin. Il traîte grandement de la situation des migrants qui fuient leur pays pour échapper à de terribles conditions pour ensuite se faire rejeter dans nos pays. (« Killed in beds where they should be safest// »They’re all mothers and fathers and children too »). La xénophobie est exposée (« And you’re scared of them ’cause they don’t look like you »). C’est alors une invitation à la tolérance et à se rappeler notre humanité : (« Do you believe that every life is worth a shot//Or do you load the bullets up to kill the lot« )

Anxiety

Terminons par Anxiety d’End of Suffering. Le chanteur aime briser le tabou autour de la santé mentale, notamment celle des hommes dont on parle moins. Il évoque la difficulté de se connaître (« I don’t know who I am ») et d’apprécier les bonnes choses que l’on a ( » be so stressed when I’m so blessed »,  « I should be sweet but I’m not happy »). Il parle également de la solitude que l’on ressent dans ces sensations (« Feel so depressed and unimpressed »). Mais il annonce aussi le fait de ne pas être seul dans ce stress omniprésent et de la possibilité de vivre avec (« Raise your hands and stamp your feet // If you have got what you believe is a life full of anxiety // And I’ll tell you that it’s okay // ‘Cause it doesn’t have to stay this way »)

L’album End of Suffering, sortie en mai 2019

Je vous laisse explorer d’autres thèmes grâce aux titres du groupe. Vous trouverez ainsi :

Pourquoi je les aime ?

Je les ai découvert il y a deux ans, en commandant un verre au Duc Etienne. Partie incluante d’une belle playlist rock. J’aime le mélange de genre du groupe, l’intensité de la voix. Egalement la mélodie poignante et forte ainsi que les paroles touchantes.

En cherchant à en savoir plus sur eux, j’ai été encore plus touchée face à leurs propres inspirations : c’est le chaos que Frank Carter a vécu qui lui a permis de créer leur meilleur album. Tout leur discours sur la santé mentale, l’égalité féminine, ou encore le deuil, font partie de ce qui les connecte à leur public. Engagé, sensible, parlant de tout et de rien.

Quelques anecdotes ?

Ce qui me fait rire, c’est que le chanteur qui provoque des pogos et qui donne toute son énergie sur scène, fait du yoga avant de jouer. Etonnant quand on entend des titres comme I Hate you ou Devil inside me.

En dehors de cela, c’est également le genre de groupe qui fait faire un circle pit (un pogo où un espace central est créé afin de se déplacer en cercle) à son public autour d’une tente qui se situait vers le fond. Les gens devaient ainsi passer dedans et ressortir de l’autre côté. Une sacrée configuration. Ou alors des fauteuils roulants qui se font porter afin de crowdsurfer (se faire porter par la foule).

Et avec le covid ?

Le groupe a joué depuis la Brixton Academy à Londres le 13 Novembre. Le concert était en ligne et interactif. Un chat permettait d’échanger avec les membres et de demander des morceaux en direct.

L’affiche de l’évènement diffusé en direct à la Brixton Academy de Londres

Image mise en avant : Le groupe de Franck Carter and the Rattlesnakes – ©Jenny Brough

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